Merveilleux ballet polaire pour caméras cachées et ours blancs


Une chorégraphie géniale, des acteurs sidérants, un décor de bout du monde sur fond des dérives de la banquise et du climat.
–> Cliquez en bas la vidéo Dailymotion : 3/4 d’heure à couper le souffle! 

Voici en deux lignes la trame de ce spectacle éblouissant :

« des ours blancs suivis de très près qui se débrouillent pour survivre malgré une fonte de la banquise de plus en plus importante… »

« Suivis de très près », en effet, et par trois ou quatre caméras cachées – plutôt sans caméraman ni perchiste. Des cameras autonomes, mobiles et qui prennent des initiatives : elles nous semblent parfois douées d’une intelligence réelle tant leurs attentes, leurs déplacements, leurs stratégies sont adaptées et complémentaires. Ainsi  leurs approches, leurs contournements comme à pas de loups, leurs reculades prudentes, leurs fuites éperdues parfois semblent naturelles. L’une d’elles, quand elle se sent menacée, lâche dans sa fuite, issue de ses entrailles, « la caméra boule », qui roule et s’arrête et fait ainsi diversion. Avec ces robots, les ours polaires ont rencontré des partenaires dignes de leurs beauté et de leur effort pour comprendre, s’adapter, survivre, mâles solitaires ou mères et leur(s) petit(se). Des partenaires à l’œil unique de cyclope qui les scrute avec insistance. Le plus stupéfiant est l’absence totale de présence humaine (visible) qui garantit l’authenticité du jeu des acteurs.
Des gros plans à frémir et des images sublimes qui semblent pouvoir se poursuivre indéfiniment. La prouesse technique est à la hauteur de l’ambition du projet. L’ours polaire en sort grandi – s’il en était besoin…

Je vous laisse tout de suite avec cette heure d’émerveillement. (Je ferai des commentaires plus tard).
Un spectacle génial et spontané sur une idée d’une rare intelligence. Je ne comprends pas qu’il ait été relégué en toute fin de programmation, à minuit passé…
Vos enfants vont se régaler et réagir, eux aussi, soyez en sûrs. Quelques mots d’explication et d’admiration de votre part seront nécessaires et sécurisants pour les plus petits.

http://www.dailymotion.com/embed/video/xk9aoj
CAMERA CACHEE OURS ESPIONNES(00h42m01s-01h24m03s) par Mickael_Brockers

2- Manger mieux : redevenir un peu « sauvages »

Etre un « bon sauvage » du 21ème siècle, rustique et frugal, et faire partie de « ces peuples sans maladies »

Des peuples sans maladies ? Mais où sont-ils donc ? J’y cours…

Oui, il existe des peuples qui ne souffrent pas de nos maladies occidentales, ces navrantes pathologies des pays riches : cancer, atteintes coronariennes, démences séniles et autres Alzheimer, rhumatismes…, des peuples où la vieillesse est tardive, longue, lucide et heureuse.

Cela paraît incroyable.
C’est à rêver… Sans doute quelques contrées improbables, peuplées de ces « bons sauvages » à la Rousseau, qui seraient plus un rêve d’utopiste, des sortes de créations virtuelles, idéales…
Eh bien si, ces contrées existent bel et bien :

Muriel Levet,  ( http://www.lyc-stex-mantes.ac-versailles.fr/IMG/doc/Levet.doc  )  les a repérés, « ces peuples sans maladies ».

Vous pensez que ce sont de petites peuplades, massées en d’étroites contrées ?

Ça ne peut pas être les gentils Belges. Non. D’abord parce qu’ils mangent trop de frites. Et chacun sait que les frites, c’est mauvais pour le cholestérol – et pas que. Surtout si on y ajoute de délicieuses sauces, même en cornet, une fois…
Ça ne saurait être les Suisses : trop de fromage et de chocolat quand même, et surtout trop de « fendant », leur fameux vin blanc, qu’ils débitent en chopines, raisonnables en contenance, certes, mais nombreuses… Je blague, bien sûr. La faute aux Belges
Ils doivent donc être bien loin, perdus dans les lointains méridiens océaniques ou dans les replis du Caucase, ces petits paradis – Pour vivre heureux, vivons cachés – Eh ! bien, oui, c’est cela. Vous y êtes. Santé et longévité vous sont promises

Suivons donc Muriel Levet qui les a repérés, ces peuples heureux, et s’est spécialisée, le temps d’un ouvrage, en une sorte d’humanisme sanitaire par la sobriété et un choix judicieux d’aliments bénéfiques.
Attachez vos ceintures, c’est loin.

Et serrez-les un peu, vos ceintures, d’au moins un cran : préparez-vous à la frugalité. Vous allez apprendre à manger mieux et moins et, du coup, à mieux vivre : vous allez accéder à toute une sagesse du corps devenu raisonnable puisqu’enfin heureux et épargné par la souffrance et la peur de la maladie et de la décrépitude.

 

Quels sont donc « ces peuples sans maladies » ?

« – Les centenaires de la vallée de Vilcabamba en Equateur.
– Les Hunzas au Cachemire et leur forme incroyable.
– Les Abkhazes du Caucase et leur espérance de vie hors du commun.
– Les Japonais d’Okinawa qui battent les records de longévité.
– Les Mormons Nord-Américains qui ignorent le cancer.
– Les Crétois centenaires et leur fameux régime alimentaire.
– Les habitants du Sud-Ouest de la France dont l’exceptionnelle santé a créé l’expression “le paradoxe français”… »

Nous connaissions déjà, grâce au Dr Renaud, le régime des Crétois, enfin ceux d’il y a déjà quelques décennies. La Crète du 21ème siècle s’est hélas bien « civilisée », tout comme les Japonais qui se modernisent et rattrapent magnifiquement leur retard en bonnes vieilles maladies de chez nous. Et le drame de Fukushima ne va rien arranger… : Lisez ce qu’on dit indirectement sur ce site des conséquences terribles pour les enfants du drame équivalent – même niveau 7 – de Tchernobyl. Et jetez un œil sur cet autre site http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php.
C’est lui encore, Serge Renaud, qui avait aussi rendu célèbre le fameux french paradox dont je parle dans le précédent article.

« Le « french paradoxe » (vidéo in english, of course…), géo localisé quelque part autour de Toulouse, où comme chacun sait, on use et abuse sans complexes – ni dommages – du cassoulet à la graisse d’oie… et du vin rouge – Bordeaux n’est pas si loin, ni le Madiran, si bon, que le clergé qui a la papille experte en a fait un tonique vin de messe et qu’il soutenait et soutient encore dans leur effort les pèlerins sur le long chemin de Saint-Jacques de Compostelle .
C’est ce paradoxe à la française, qui a fait la gloire internationale, en particulier aux USA, de son découvreur, le Dr Serge Renaud, dont ce n’est point le seul mérite : sa démonstration de l’efficacité préventive et même curative du régime crétois est exemplaire. »

Cet ouvrage de Muriel Levet sera bientôt pour vous une référence précieuse où vous découvrirez bien des secrets de votre longévité à vous, en ce 21ème siècle. Tous ces « peuples » ont en commun une frugalité voulue et un bonheur à vivre qui suffit à leur éviter de chercher une compensation dans la suralimentation… qui leur serait d’ailleurs impossible tant leurs économies sont modestes.
Cette lecture va vous conforter de jour en jour davantage dans vos efforts pour une alimentation maîtrisée. Vous allez peu à peu fuir et refuser les préparations de l’agroalimentaire industriel. Très vite vous allez retrouver le vrai plaisir – le bonheur même – d’une faim lentement mais jamais totalement assouvie, car vous aurez su garder à chaque fin de repas un peu de cette graine d’un plaisir rare qu’on appelle l’appétit. Vous allez vous sentir plus léger, plus fort et plus résistant aux fatigues et aux maladies.
Bientôt vous serez redevenus de ces « bons sauvages » égarés en pleine modernité, sans doute moqués pour vos goûts rustiques et simples. Mais gageons que dans cette nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, vous serez très vite les sages modernes promis à devenir les « anciens » des futures statistiques.

Un bébé Japonais : la vie, malgré tous les malheurs.

Un sourire dans le malheur : la vidéo d’un « vrai miracle » japonais, suivie de deux contes

1) Une vidéo d’espérance :

2) Ce « miracle » fait rêver et devient conte :

Une petite Alsacienne de 12 ans et un petit Japonais du même âge s’écrivaient dans le cadre d’une correspondance scolaire, elle depuis son village d’Alsace, lui depuis sa ville de Minamisanriku, très loin, quelque part sur la côte Nord-Est du si lointain Japon.
Ils s’étaient beaucoup écrit, avaient échangé beaucoup de menus cadeaux, avaient rêvé tendrement de se voir un jour en contemplant les photos et les vidéos qu’ils avaient reçues l’un de l’autre.
Le petit Japonais s’était pris d’affection pour les cigognes, ces beaux grand oiseaux qui peuplaient les paysages des vidéos reçues d’Alsace. Et il avait découvert avec bonheur qu’il y avait chez lui, aussi, de petites cigognes japonaises, à bec noir certes, mais tout aussi belles et élégantes.

Cigogne blanche du Japon / Image (Petit)

Image empruntée à
http://animaux.m-y-d-s.com/bird/oriental_stork/

Il avait même réussi à obtenir de ses parents la permission d’élever dans leur grand jardin un bébé cigogneau à peine éclos. Ç’avait été entre les deux adolescents un formidable prétexte à de bien longues lettres. Le petit Japonais avait beaucoup de tendresse pour son cigogneau et c’était un peu sa gentille et lointaine correspondante qu’il aimait ainsi alors. Et ce bébé oiseau, lui, s’était attaché à son jeune maître comme à un père.
Mais un vendredi de printemps un monstrueux tremblement de terre avait effondré l’océan en face de la ville et l’eau s’y était engloutie. L’onde
puissante alors générée avait couru vers les côtes. En les abordant, elle s’était cabrée comme un pur sang contrarié, était devenue terrible, gigantesque comme un dragon furieux. La vague s’était faite tsunami et, poussée par une énergie fantastique, elle avait  arraché tout ce qui la freinait, tué et détruit patiemment, méthodiquement, inexorablement.
La cigogne, affolée, n’avait eu que le temps de s’envoler. Longtemps elle avait tracé de belles arabesques dans le ciel indifférent. Plus rien ne restait de ses souvenirs, tout était dévasté.
Soudain, près de l’hôpital saccagé jusqu’au 4ème étage, mais encore debout, elle aperçoit, ballotté par les flots, heurté par une foule de débris, un misérable couffin sur le point de sombrer.
Et dans ce couffin, un bébé nouveau-né qui crie toute la détresse du monde.
Pour cette cigogne pourtant encore sans expérience, ce
bébé est comme une madeleine pour Proust : sa seule vue fait remonter des plus profonds replis de son ADN et de sa mémoire tout un passé ancestral de porteuse-livreuse de bébés. Et, de ce bébé à la cigogne passe tout un train d’ondes qui lui apportent tout ce qu’elle doit en savoir pour bien accomplir sa première vraie mission : elle sait instantanément qui est ce bébé, qui est sa maman, où elle doit le porter, tout là-haut, au 5ème étage où le papa est le médecin de la maternité anéantie de l’hôpital. Malgré son désespoir, il est resté, là-haut, et il tient la main de son épouse, et tous deux désespèrent de voir leur bébé tant attendu.
Et soudain, c’est le miracle : un grand et bel oiseau, qui tient en son bec un bébé dans les pans d’un foulard, se pose sur la fenêtre. Quelques instants plus tard, le bébé tète vigoureusement, et une maman japonaise ose se laisser aller à pleurer… de bonheur.

3) Une autre interprétation contée de ce « miracle »
Vous avez tous vu, n’est-ce pas, la magnifique estampe intitulée « La vague », du peintre japonais Hokusai. La voici :

Image empruntée à Wikipedia :
« La Grande Vague de Kanagawa », du peintre japonais Hokusai

Voyez comme elle est gigantesque, cette Grande Vague, dans la baie de Kanagawa – près de Tokyo -, combien le splendide mont Fuji paraît tout petit en perspective et combien sont fragiles les trois barques et leur passagers qui doivent livrer du poisson à Tokyo.
Ce que l’on ne sait guère, c’est que cette vague effrayante et menaçante comme celle d’un tsunami, cette vague mythique existe réellement. Écoutez bien ce qu’on raconte :
Dans la ville de Minamisanriku, quelque part sur la côte Nord-Est du Japon, tout a été détruit, laminé par un tsunami monstrueux, un vendredi de mars. Un grand immeuble, l’hôpital, est paradoxalement debout et, de loin, on le pense intact, épargné. Mais dès qu’on approche on voit que l’ignoble tsunami n’a pas eu le moindre égard pour la misère et la souffrance des patients : il est entré, a tout saccagé, tout emporté, tout noyé, malades, infirmiers et médecins. Et comble de l’horreur, le service de pédiatrie, au 3ème étage est anéanti. Jusqu’à la maternité, rien n’a été respecté.
Et pourtant, un médecin accoucheur est resté. Il a pu échapper au désastre et se réfugier au dernier et 5ème étage. Pas seul : son épouse est avec lui, désespérée, et justement elle a bien besoin des compétences de son mari, car elle vient d’accoucher quelques heures avant, à l’étage plus bas, où leur bébé avait été emporté dans son couffin par le tsunami.
Et c’est alors qu’intervient la Vague, bien réelle, et toute bienveillante cette fois : Les témoins, sidérés, la voient qui s’incline, s’abaisse vers le couffin qui flotte encore. De la pointe de sa lame, incurvée comme une chistera basque, elle cueille le couffin en perdition, elle se redresse, se hausse le plus qu’elle peut, et, par la croisée heureusement ouverte , elle le dépose délicatement près de la maman qui, reconnaît son tout petit et, enfin, ose se laisser aller à pleurer… de bonheur.
JA

Japon : avant | après , le cutter vertical du mortel tsunami

Des images terriblement éloquentes.

http://www.nytimes.com/interactive/2011/03/13/world/asia/satellite-photos-japan-before-and-after-tsunami.html

Ces images du New-York Times montrent deux à deux, de gauche à droite, la vie de l’avant tsunami, puis la désolation de l’après.
Les mini cartes à gauche de chaque série permettent de localiser les vues.

Regardons bien chaque paire d’images :

La juxtaposition en est parfaite. On passe d’une zone à l’autre en suivant, à gauche, une route bordée de verdure, puis, à droite, la même route soudain grise et éteinte. C’est comme une ballade qui soudain franchit la frontière du royaume des morts. On est de l’autre côté du Styx, hélas encore conscient,  et du passé perdu, et d’un présent désormais abominable.
Entre temps, sont passées par là des énergies cumulées : des vibrations d’abord, puis des ondes liquides, enfin des radiations que l’homme pensait avoir maîtrisées mais qui se sont évadées de leurs enceintes de béton.
La moitié à la gauche du sinistre trait de mort paraît bien vivante, intacte préservée. Ce n’est malheureusement déjà qu’une photo souvenir.
C’est lugubre comme une longue éclipse de vie. Comme une soudaine anesthésie dont on pourrait ne jamais se réveiller. C’est comme une vision virtuelle, mais hélas réelle, du pouvoir de la mort. Comme une réaffirmation de la préséance de la toute puissante nature sur l’homme révélé si dérisoire.

Et chacun de nous a sur ces images la puissance d’une divinité bienveillante ou mortifère. Le trait vertical qui sépare l’avant de l’après est un curseur mobile !

Un clic gauche maintenu sur la séparation et le curseur-cutter devient mobile.
Vers la droite, à l’égal d’un Dieu qui pardonne lors d’un jugement dernier, nous ressuscitons : nous « éteignons » les réacteur emballés – les feux de l’enfer -, les bateaux reviennent s’amarrer dans leur port, les forêts reverdissent, on devine les voitures qui roulent… La vie est là, de nouveau, semble-t-il.
Vers la gauche, nous avons sous notre souris toute puissante toute la furie dévastatrice des éléments naturels… Comme dans un sinistre jeu vidéo, grandeur Nature.

Mais nos « résurrections » ne sont que virtuelles et nous font mesurer l’immensité des souffrances endurées par les Japonais.

Loin d’être des dieux tout puissants, nous ne sommes que de dérisoires apprentis sorciers, et il nous reste sur notre carnet de bal tout fripé d’irradiations, encore bien des danses macabres à tourner dans les bras puissants des démons de l’atome.

Stupeurs et tremblement

« Stupeur et tremblements« , en titre d’un roman d’Amélie Nothomb. Rien à voir avec les catastrophes naturelles que subissent actuellement les Japonais. Jusqu’en 1947, en présence de l’Empereur, considéré comme un dieu vivant, le protocole imposait qu’on lui témoigne sa révérence « avec stupeur et tremblements ».

Stupeurs et tremblement, en titre de cet article. Vous remarquez comme une migration du s, qui est passé d’un terme à l’autre :
Un seul tremblement (de terre), même s’il y a comme toujours une multitude de répliques – plus de 200 nous dit-on, ce lundi matin;
– et des stupeurs multiples.
Ces changements me semblent mieux rendre compte des réalités :

Une stupeur immédiate, évidente, des victimes, des témoins, qui assistent, impuissants, sidérés, pétrifiés, stupéfaits et comme stupides, au déchaînement des forces de puissances colossales. Cette puissance paralysante qu’ils ne peuvent ni comprendre, ni admettre, et qui fait perdre jusqu’aux réflexes salvateurs.
Cette stupeur, les malheureux Japonais vont la subir, pour beaucoup à trois reprises, s’ils survivent aux premières catastrophes :

– au moment des terribles premières et interminables secousses du tremblement de terre initial pour un très grand nombre d’entre eux;

– à la vue de la vague monstrueuse – plus de 20 mètres – qui, dans le Nord-Est, les a emportés, dans la rue, dans leur voiture, dans leur maison (sur son toit, pendant 48 heures pour un des rares rescapés de ce chamboulement…);

– à la vue et à l’annonce des très probables explosions puis fusions des réacteurs des centrales nucléaires submergées.

Une autre stupeur, qui a précédé, autrement plus grave et dangereuse pour les futures victimes, une stupeur intellectuelle, qui a semblé frapper d’inertie stupide, d’indécision, de perte de toute clairvoyance et du moindre bon sens, des décideurs qui savent qu’ils seront, quoi qu’il arrive, toujours bien à l’abri,
Cette stupeur face aux priorités dans les choix énergétiques les a, depuis bien longtemps, comme figés, bloqués sur le merveilleux « tout nucléaire » (99% de la recherche pour le seul atome dans le domaine énergétique) qui allait assurer, promis, juré, notre indépendance énergétique et permettre toutes les boulimies consommatrices.
Sauf que nous devons acheter notre uranium au Niger et avoir des amabilités compromettantes.
Sauf aussi que notre technologie est celle des États-Unis…

Au total nous sommes nucléodépendants, et aucun sevrage possible, car on n’a – volontairement – préparé aucune alternative énergétique. Et on nous ricane qu’il reste, si on préfère, les bougies du Père-Noël pour l’éclairage, et, pour le chauffage, peut-être les allumettes d’une petite fille D’Andersen…

Les macaques baigneurs ont dû encore plus trembler.

Eux qui, déjà, tremblent de froid dans leurs îles si septentrionales, et qui, dès -5° se réfugient dans les sources d’eaux chaudes, eux qu’on voit si transis, comme penauds et résignés, la tête dans les épaules, comment ont-ils vécu ces drames successifs?
Les ont-ils ressentis depuis leurs forêts du Nord-Ouest du Japon?
Oui sans doute, avec leurs radars ultrasensibles, et à coup sûr ceux qui sont apprivoisés et vivent, comme leurs maîtres, dans tout le Japon. Ont-ils une « science » des séquences de secousses. Savent-ils reconnaître à leur rythme, à leur accélération l’imminence d’un séisme dangereux? Savent-ils alors témoigner de leur angoisse soudaine et ainsi alerter leurs partenaires humains d’infortune?
Macaques japonais

J’en suis persuadé, mais on ne sait pas assez les observer, eux qui pourtant symbolisent la Sagesse.
Revoyez-les, ici, au bas de ce long texte.

« Le macaque japonais est le seul singe qui vive en liberté au Japon. Il existe un bas relief ancien dans le temple de Nikko qui représente trois de ces singes, connus du monde entier.
Le premier se bouche les oreilles pour ne rien entendre, le second cache sa bouche pour ne rien dire, le troisième se voile les yeux pour ne rien voir. Ils sont devenus le symbole d’une sagesse à l’orientale qui consisterait à ne pas se mêler des affaires des autres. » (http://www.pratique.fr/macaque-hommes.html) »

L’un aveugle, l’autre sourd, je les présentais, dans ce précédent article, comme les symboles du citoyen, idéal par sa docilité née d’une ignorance confiante et naïve.

Et je concluais ainsi :

« Cela pourrait être une allégorie du bon citoyen idéal, bien anesthésié, bien insensible, une représentation de l’autisme individuel refuge pour survivre dans une société devenue folle, une société de sourds-muets, aveugles de surcroît. »

On peut faire une autre interprétation de ce mutisme, bien éloignée de la sagesse bouddhiste, plus proche de ce cynisme de ceux qui savent et pourtant se taisent.

Les pauvres et braves citoyens japonais sont certes bien informés, en temps réel, mais de ce qui se passe. Tout au plus peuvent-ils se réjouir de voir ce qui se passe, cela prouve qu’ils ont survécu, qu’ils ont eu une chance inouïe, que cette machine à broyer, à noyer, à irradier aurait pu les atteindre, eux, les gagnants – provisoires de ce loto de la mort.
Et il faut de pareils drames pour qu’on sache désormais qu’on aurait pu savoir ce qui pourrait se passer. Bien trop tard pour les victimes. On ne leur avait pas dit ce qui allait se passer avec cette bombe à retardement, cette mine à triple détente – séisme, tsunami, accident nucléaire, ce merveilleux nucléaire qui impose tant de dépenses décrétées absolument prioritaires. Les sociétés d’assurances, elles, ont gardé leurs vieux réflexes et sortent leurs calculettes et nous disent : « Déjà 35 milliards de dollars de dégâts !… »
Et on a le sentiment que certains ne pleurent pas, que tout cela, tant de malheur, va être bon pour les affaires. Il va falloir rebâtir, réinvestir, comme après une bonne guerre souvent souhaitée en période de crise – et on l’a d’ailleurs bien eue, cette satanée bonne guerre, après la terrible crise économique de 29. Nous y sommes à nouveau, en pleine crise économique et financière, et le Japon en a d’ailleurs déjà bien souffert depuis quelques années.

N’importe quel statisticien aurait pu prouver que le risque zéro est un leurre en matière  de nucléaire, et que, fatalement, sur plus de 400 centrales dans le monde, plus ou moins expérimentales, déjà vieillissantes pour beaucoup, certaines allaient avoir des ennuis de santé…

Rappelez-vous « le salaire de la peur » : toutes les précautions étaient prises, on n’avait pas pensé que le second camion qui avait choisi de rouler plus vite sur la « tôle ondulée » de la piste pour ne pas faire vibrer et sauter la si susceptible nitroglycérine, allait rattraper l’autre qui lui avait le choix prudent de la lenteur. Ce fut le plus terrible suspense du film. Nous étions chacun de nous en pensée à bord d’un des camions. Nous avons été sauvés avec la fin de la portion ondulée : la tortue a pu alors bondir et échapper au lièvre qui allait la détruire.

En ce moment, nous vivons un épouvantable remake : Le salaire de l’atome – autre titre plus moderne que certains préfèrent : « Les dividendes du nucléaire »
C’est une production internationale avec un budget colossal et un casting prestigieux, dont nous connaissons de longue date les vedettes. Elles ont sévi déjà dans bien des nanars où les scénarios ne lésinent pas sur les suspenses et sur les peurs. Les bouts d’essai nous sont généreusement diffusés sur le Net.

Et nous pleurons avec les malheureux Japonais qu’accablent maintenant ces enchaînements de catastrophes gigognes, ces emboîtements inexorables de drames, ces empilements de malheurs.
« Maintenant », car la moindre once de bon sens nous fait sentir que c’est aussi sur notre avenir menacé que nous pleurons, nous qui pour l’instant sommes si éloignés géographiquement de ces malheurs de fin du monde.

Ecoutez-les, ces chantres des énergies fortes:

Le curatif  spectaculaire s’impose dans l’urgence.
« Nous avons un besoin urgent, impérieux du nucléaire, cette énergie abondante que l’on dit inépuisable.
« Notre économie est malade. Nous avons un remède de cheval : le nucléaire, vous m’en direz des nouvelles. »

Seulement voilà, c’est un cheval de Troie, qui cache dans les flancs rebondis de ses centrales, de terribles virus, d’abominables calamités potentielles.
Et ce cheval, comme un pur-sang rétif, est impossible à maîtriser.

« Il ne faut pas avoir peur du nucléaire, c’est si propre, si inoffensif. »

On peut même chanter en chœur, comme des petits cochons que nous sommes (ces p’tits cochons d’payants, qu’on nous prend pour…) :

« Qui craint le grand méchant ion?
« C’est p’t-ête vous, pas Besson ».
« Qui craint le grand méchant ion?
« Toujours nous, pas Besson ».

« Le préventif , lui, n’a rien de spectaculaire. On ne peut faire carrière politique, accéder au pouvoir avec des propositions d’énergies douces. »
« L’électeur tremblant vote mieux que l’électeur tranquille… Ne le dites pas trop fort… »

Mais ils n’auront plus nos voix, car à force de tremblements, nos mains frappées de stupeur vont s’égarer.
Vous comme moi sommes aux aguets de ces sinistres nouvelles dont on nous inonde. Nous voyons bien que désormais, il y a une logique inexorable, scientifique – c’est de la physique nucléaire – des enchaînements de catastrophes.
Le malheur bouleverse, pousse et gagne. D’abord poisson chat irrité, puis tsunami impassible, il va bientôt tout recouvrir, nuage indifférent.
N’oublions surtout pas les pauvres et braves Japonais, si dignes face à tant  d’adversités cumulées. Ce sont eux – pour cette fois – les figurants de la répétition de cette farce minable du nucléaire innocent qui nous promet encore bien d’autres tragédies…

… Si les vigilances enfin réveillées des citoyens du monde entier n’imposent pas enfin une salutaire prise de conscience et un débat participatif sur le thème de notre avenir énergétique.

Vie des arbres domestiqués : greffes et tailles (1)

Indifférence de la nature :
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise nature.
Elle se fiche et se contrefiche de l’homme. La vie végétale est une forme de la vie, ni pire ni meilleure que la vie animale ( et l’homme est dans cette vie animale !…).

C’est struggle for life en permanence : pousse-toi que je pousse! (struggle c’est se débattre, se démener, galérer).
C’est puissance et renouveau incessants, et les nouvelles générations sont des copies conformes des précédentes. Il faut des millénaires ou des cataclysmes  pour que surgissent soudain des sujets différents de leurs parents, souvent pires, mais parfois en progrès (au goût des consommateurs de matières végétales, herbivores, fructivores…). Le génie de l’homme – au prix de quels risques d’empoisonnements ! – c’est d’avoir su repérer ces bonnes espèces, d’avoir su les replanter, les semer à nouveau dans ses « jardins », les « stabiliser » pour qu’elles gardent leurs précieuses vertus nutritives, gustatives). Un jour, on a découvert et su reproduire une herbe aux précieux épis qui deviendra épeautre, blé… et les hommes eurent moins faim, purent s’offrir le loisir de la réflexion paisible et progresser.

Les ingénieurs agronomes de l’INRA font très vite ce qui prendrait des millénaires à la nature et à ses seuls aléas : ils croisent, greffent, bouturent.., et quand ils pensent « tenir » une variété fruitière originale, une rose jamais vue, jamais encore humée , il leur faut patienter longuement, reproduire encore et encore ce sujet d’exception et à chaque génération (à chaque saison), vérifier que les précieuses originalités sont conservées et que les descendants ne risquent pas retourner à leur sauvagerie ancestrale. Alors seulement la « merveille » est homologuée et peut être commercialisée et vendue aux jardiniers qui n’auront donc pas de mauvaises surprises le temps des récoltes venu. On comprend qu’il y ait des dépôts de brevets pour préserver les bénéfices de ces recherches, de ces « inventions ».

Le « miracle » de la greffe : c’est un détournement, une captation d’énergie et de qualités, une sorte de piratage.
Le greffon, qui n’est qu’un petit bout d’une plante pleine de vertus, est greffé, « branché » sur la circulation de sève du porte-greffe.
Le porte-greffe est choisi pour sa vigueur, sa résistance, son aptitude à grandir, à « porter » une plante puissante aux fortes racines  nourricières (comme une nourrice aux seins généreux). Livré à lui-même dans la nature, le porte-greffe pousserait, grandirait et deviendrait un sauvageon plein de force, puis un grand et bel adulte sauvage. Mais les hommes ne trouveraient aucun plaisir à croquer ses fruits ingrats, souvent pleins d’amertume – quand il en donne. Ce qu’ils veulent, les hommes, ces gourmets délicats, c’est retrouver les délices des fruits du bon arbre de leur verger.
Mais alors, il n’y aurait qu’à semer les pépins des bonnes pommes, enfouir dans la terre le noyau de la délicieuse cerise qu’on est en train de croquer, y enfoncer un tronçon d’une des petites branches aux bons fruits. Eh! bien, non! ça ne marche pas : ces descendances naturelles-là ont tous les défauts de leurs « parents ». Sauf pour bien des légumes par exemple qui ne font pas de difficultés (carottes, pommes de terre, fraisiers, framboisiers).
Quand ça ne marche pas naturellement, comme de graine à bébé plante, ou comme de stolon à rejet par exemple, eh bien les jardiniers ont appris à faire comme des hold-up, des sortes de captations d’héritages, en détournant la force d’un méprisable porte-greffe sauvage au profit du greffon « civilisé » et « riche » – de qualités.
Le greffon va « téter » goulûment et se régaler de la sève étrangère, et on peut dire qu’il va en faire son beurre, fabriquer à partir des molécules nourricières ce que son génome de greffon sélectionné sait faire : du bon, du beau, tout ce qui plaît au jardinier, à l’horticulteur. On est forcément un peu raciste au fond de son jardin, au moins élitiste, et on élimine tous les indésirables et tous les nuisibles du monde des insectes. Là non plus pas de pitié.
On devrait philosopher au coin des plates bandes et des serres et se demander si un peu de naturel et de spontané ne bénéficierait pas au jardin et au jardinier…

Chez les humains, ce n’est pas automatique cette transmission de porte-greffe à greffon.
C’est pourquoi les pauvres mères porteuses restent cantonnées dans leur trop bref rôle de porte-greffe. Le greffon humain, sa vraie « mère » – et son entourage immédiat – le récupèrent vite et ils lui parlent, l’entourent de mile sollicitations. Certes, une grande partie des qualités du tout petit humain lui viennent automatiquement et sont innées, mais l’essentiel (langage, savoirs, culture…) est acquis par la suite. Et la famille est alors le porte-greffe culturel.
La graine d’homme, confiée à la seule nature (chaleur, protection, bonne alimentation…), retournerait très vite à l’état sauvage, c’est-à dire primitif et inculte.
L’enfant rejeté, « au placard, enfermé dans la non communication, privé d’interactions, sera un enfant « sauvage ». Pour le sauver alors et lui redonner vie, il lui faudra une greffe résiliente.
Le greffon humain doit toujours être longuement cultivé pour développer, affiner les vertus natives qui lui viennent d’une longue lignée génétique

La nature n’a ni tort ni raison. Il ne faut pas en vouloir à la nature, ni la vénérer de son apparente neutralité, de même qu’elle ne se venge pas des désordres que lui inflige l’industrie de l’homme. Elle ne fait qu’intégrer les surcroîts de chaleur et d’énergie qu’elle reçoit de la suractivité humaine et cela lui confère une redoutable puissance. Elle qui jusqu’à peu n’avait à subir que quelques caprices de l’activité solaire qui la faisaient réagir modérément, la voilà obligée de digérer des réchauffements dûs à l’homme. Elle sait faire…mais ne peut faire autrement. Nulle haine ni passion de sa part, elle ne fait, comme tout écosystème qu’on chahute, que tenter de reprendre son équilibre, et comme nous qui avons parfois des gestes réflexes plus amples, plus « nerveux » quand nous sommes bousculés, elle a des variations plus amples dans la force de ses vents, dans l’abondance de ses pluies, dans le chaud mais aussi dans le froid. Si bien que le « réchauffement climatique » se traduit aussi par de soudains et sévères refroidissements annonciateurs de canicules aussi excessives.
La nature est un système, un éco système qui ne cesse de compenser ses déséquilibres. La nature vit sa vie, ou plutôt toutes ses vies, sans en privilégier une plus que d’autres en fonction d’improbables critères éthiques, moraux, religieux…

La nature serait restée paisible et idéale pour ses hôtes humains s’ils avaient su rester raisonnables. À leurs excès elle répond automatiquement par les siens qui ne sont que compensations et recherches de plus en plus difficiles d’un équilibre compromis.
L’homme sait se trouver tant de « bonnes » raisons, de justifications imparables à ses excès  qu’il y a tour lieu de s’inquiéter.
La terre n’a aucune dette envers l’homme. Elle saurait durer, elle, avec pour toute vie ultime que quelques insectes particulièrement endurants, et tourner, tourner, encore et encore jusqu’à la fin des temps dans sa ronde minérale et dans le fracas de ses éléments déchaînés. Et aucun dieu n’y pourrait rien.

Espérance de vie d’un tout petit

Les espérances de vie sont avant tout des moyennes calculées sur des populations fictives, virtuelles

Ces espérances de vie que les politiques nous présentent comme des assurances-vie, ne concernent pas votre tout petit, celui que vous tenez dans vos bras et dont la survie et la longévité vous sont si précieuses. Ces promesses d’une vie longue (et encore meilleure ajoutent les enjôleurs), ne vous concernent pas non plus, vous sa maman si pleine de vie et de projets, pas plus que son papa, ni Papy et Mamie  heureusement encore bien vivants. Je dis « heureusement », car cette vie si généreusement promise par les pyramides des âges et autres courbes des démographes, cette longévité si espérée n’est pas un dû, mais une conquête, une vigilance de tous les instants, parfois un dur et long combat pour la survie qu’il a fallu mener de tout temps et qu’il faut, plus que jamais, nous verrons, reprendre à chaque naissance.

Ces calculs, ces promesses sont donc affaire de statistiques.

Une visite sur le site de l’INED s’impose.
Une visite à la fois passionnante et inquiétante comme chaque fois qu’on aborde le thème de la vie et donc de son inéluctable revers, la mort qui est présente en filigrane derrière chaque courbe.

Les seules vraies statistiques démographiques ne devraient concerner que l’ensemble des personnes aujourd’hui décédées, par exemple l’ensemble des Français nés en 1890. Nous tous, du bébé du jour à l’actuelle doyenne, figurerions alors dans dans ces calculs.
Ces représentations graphiques quasi indiscutables enferment tous nos cimetières, civils et militaires. Elles nous sont toujours un peu personnelles. On sait trop bien qui hélas pleurer. La généalogie peut aider chacun de nous à retrouver, étonnement et émotion mêlés, ceux de nos ancêtres qui ont su ou dû aller jusqu’au bout de leur courbe de vie.
Toutes les autres représentations démographiques de notre espérance de vie, à nous encore bien vivants, à nos enfants que nous souhaitons tant voir naître et donc vivre longtemps et bien sûr nous survivre, tout cela n’est que plans tirés sur de lointaines comètes semblables à tous les paradis promis.
Et la vie, la nôtre, on y tient à ce paradis-là, même douloureux, tant que restent des espoirs d’embellie, des espérances de vie meilleure.
Une fois enduré le passage dans l’après-vie, rien ne reste, j’en suis – hélas – convaincu, pas la moindre conscience de la vie passée.
Les disparus n’ont que faire des pyramides des âges qui pourtant disent, à tous les morts précoces, au moment où ils se sentent partir, qu’ils n’auraient pas dû mourir si tôt, et à ceux qui s’attardent qu’il y a peut-être là matière à se culpabiliser – comme le font si souvent les rescapés de catastrophes, de génocides.

Les espérance de vie promises ne sont que des projections dans l’avenir des conditions de vie passées. Et on tente de nous persuader que  vont perdurer et même encore s’améliorer les conditions de vie qui ont généré dans le siècle passé nos si belles pyramides des âges. C’est là et maintenant, en ce début de 21ème siècle que résident de probables mensonges.
On ne saura donc que dans un siècle les vérités vraies des statistiques sur la démographie de nos tout petits de maintenant devenus adultes et vénérables centenaires pour les plus chanceux.
Car j’en suis persuadé, il faudra de plus en plus de chance pour rester cramponné à sa courbe, pour demeurer longtemps logé quelque part, et pas à l’état de momie – ou de zombie végétatif –  dans la pyramide  des âges.

On me dit :
« C
e garçon qui vient de naitre vivra jusqu’à 77 ans, au moins. Ce bébé fille, jusqu’à des 85 ans, et c’est un minimum »…
Mieux: « Cet enfant qui pourrait naitre dans 2 ans, vivra lui, c’est promis, quelques mois de plus que s’il naissait aujourd’hui. »
Nous gagnons tous, en gros, dit-on, 2 mois d’espérance de vie de plus chaque année. Il est vrai que si on tient,si on survit, c’est qu’on a résisté jusque là et évité bien des écueils et des remous sur le fleuve toujours périlleux de la vie. C’est qu’on a la peau dure, un bon fonds de carcasse, et qu’on en a terrassé des myriades de virus et de bactéries en tous genres…
Le problème, c’est que ces 2 mois de supplément annuel, ce n’est qu’au bout du bout qu’on pourra y goûter. Et sera-t-on alors en état de pleinement l’apprécier? Que seront devenus nos jeunes désirs, nos projets, notre créativité?

Pourrons-nous, comme Jeanne Calment, nous mettre à l’escrime à 88 ans, faire encore de la bicyclette à 100 ans, ne devoir renoncer à la cigarette qu’à 117 ans de crainte de se griller la moustache (possible chez les super papys et quelques hyper mamies) , faute d’y voir clair?
On n’en finit pas de s’étonner de sa biographie : le 1er juin 85 (1885 !), elle avait 10 ans et a peut-être assisté à l’enterrement de Victor-Hugo (il y avait une foule immense). En tout cas elle se souvenait bien, avoir vu, 3 ans plus tard, et trouvé pas ragoûtant du tout, un certain Vincent Van Gogh venu acheter à Arles des toiles dans la boutique de papa.

Et d’ici le terme de cette longévité promise, on ne sait rien de ce que sera cette vie à vivre, ces décennies qui devraient mener notre tout petit tout près du XXIIème siècle.

Une vie s’inscrit toujours dans un contexte. Où? avec qui? Que vivrons-nous qui pourra nous tuer et que nous ignorons encore? Quelles dérives climatiques, sociales, biologiques… nous menaceront, nous les figurants fictifs des actuelles courbes, toupies et pyramides?

Plutôt que de s’extasier sur des extrapolations à partir de vécus dont nous commençons à avoir la nostalgie (« Ah! il faisait bon vivre en ce temps-là, la vie était rude mais saine »…), nous devrions réfléchir, nous préoccuper sérieusement des conditions de vie dont vont hériter nos tout petits.

L’espérance de vie n’est pas un dû, à peine un droit. Et pourtant nous pourrions avoir la quasi garantie d’une vie longue et agréable pour ces tout petits. Nous sommes biologiquement et génétiquement constitués pour presque tous parvenir en allègres cohortes aux actuelles pointes de la  pyramide. C’est dire si elle va alors prendre au sommet des allures de casque militaire, de champignon à grosse tête ronde et à petite base…

L’espérance de vie ne suffit pas. Espérance de vie longue, oui, mais pour quelle vie?
La qualité de la vie réside autant dans sa densité que dans sa durée.

Cette longue vie souhaitée, il faut la préparer, la construire patiemment, la parer d’un maximum de qualités de vie.
Ce sera l’objet de notre prochaine réflexion.

En attendant, voyez attentivement ces belles et instructives animations du site de l’INED (l’Institut National des Études Démographiques): on ne voit pas souvent des statistiques, si habituellement rébarbatives, si joliment et intelligemment expliquées et mises en images – même si leur interprétation doit donner, comme on l’a vu, matière à contestation. Tout ce site est sobrement réalisé (il vous faut tout de même le Flash Player d’Adobe que vous pouvez télécharger ici), et magnifiquement pédagogique – même s’il est permis d’avoir des doutes, au moins des inquiétudes, sur la valeur prédictive de certaines statistiques produites…
Les statistiques permettent d’anticiper à partir du passé des vérités du futur, encore ne faut-il pas que le présent n’évolue pas trop vite
au point de risquer s’emballer comme un cheval affolé par les tourmentes et devenu difficilement maîtrisable.

Les remarquables animations du site de l’INED.

La mesure de l’espérance de vie :
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/esperance_vie/

La population mondiale à venir : (N’oubliez pas de cliquer sur l’onglet « Sous-titres », cela affiche le texte entendu)
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/population_mondiale/

Les naissances :
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/naissances/

Le durée de vie:
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/duree_vie/

La mesure de la fécondité:
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/fecondite/

La pyramide des âges
http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/pyramide_ages/

Haïti : acharnement du malheur

Ce soir, jeudi 28 janvier 2010, ne ratez pas « La Grande Librairie »

http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-grande-librairie-se-mobilise-pour-haiti_844435.html

Statistiques du malheur :

cyberpresse.ca :

http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/201001/27/01-943656-la-moitie-des-blesses-auraient-moins-de-18-ans.php

L’UNICEF

http://www.unicef.org/french/infobycountry/haiti.html

Je cite l’UNICEF :

  • « Haïti connaît les taux les plus élevés de l’hémisphère occidental pour la mortalité infantile, pour celle des enfants de moins de cinq ans et pour la mortalité maternelle. La diarrhée, les infections respiratoires, le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA sont les principales causes de décès.
  • De l’ordre de 60 pour cent de la population, essentiellement dans les zones rurales, n’ont pas accès aux soins de santé de base.
  • Un nombre important d’écoles et d’hôpitaux sont fermés. En effet, les enseignants, les travailleurs sociaux et les agents sanitaires ne peuvent se rendre au travail, redoutant la violence.
  • On estime qu’en Haïti environ 5,6 pour cent des personnes de 15 à 49 ans sont séropositives ou malades du SIDA – dont approximativement 19 000 enfants. Les médicaments antirétroviraux sont extrêmement rares.
  • Près de 2000 enfants par an sont victimes de la traite vers la République dominicaine, leurs parents participant souvent à l’opération.
  • Seulement un peu plus de la moitié des enfants en âge d’aller à l’école primaire sont inscrits. Moins de deux pour cent des enfants achèvent le cycle du secondaire.
  • Il y aurait environ un millier d’enfants servant de messagers, d’espions et même de soldats pour les bandes armées de Port-au-Prince.

    Statistiques-mondiales.com : http://www.statistiques-mondiales.com/haiti.htm

  • http://www.statistiques-mondiales.com/libertes_civiles.htm (en cliquant sur le logo)
  • http://www.statistiques-mondiales.com/mortalite_infantile.htm (près de 60°/°°)
  • http://www.statistiques-mondiales.com/tmm5.htm (80°/°°) – » tmm5 » signifie « taux de mortalité des moins de 5 ans ».

Un dossier parmi d’autres : celui de lexpress.fr

(Jeudi 28 janvier 2010 |)
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-haiti-le-bilan-s-alourdit-a-150-000-morts_844113.html

Dossier de l’épouvante d’où j’extrais cette phrase terrible :

« « 200.000 autres cadavres pourraient être ensevelis sous les décombres. »

… et ce diaporama :

http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/monde/partir-ou-rester-en-haiti_843869.html


Tout petit d’Haïti, à E.T.*


Un malheureux Haïtien, toujours coincé sous les décombres de sa maison, désespère qu’on parvienne à le délivrer.
Épuisé , peut-être mourant, il délire sans doute, régresse vers son enfance insouciante et retrouve ainsi son grand ami d’alors, l’extra terrestre E.T.*, qu’il supplie de le sauver.

Tout petit d’Haïti, à E.T.*

(*E.T. : prononcer hîtî)

Un grand bruit,
De grands cris,
Puis la frousse
Des secousses.
La douleur
Et la peur,
La folie
Pour l’oubli.

Le silence
Épuisé,
La souffrance
Aiguisée…
Et l’espoir
Qui s’enfuit
Dans le noir
De la nuit…

J’ai si peur…
Quel effroi !
Un grand froid
Dans mon cœur !
Emmèn’-moi
D’Haïti
Avec toi
Oh ! E.T.*

Je n’entends
Ni maman,
Ni papa.
Je les vois :
Ils sont là,
Près de moi.
Ils sont froids,
Ils ont froid.

Ne bougent pas
À mes cris.
Sont tout gris
De poussière…
Haïti,
C’était hier,
C’est fini !
Ah ! E.T.*

Et on pleure
À p’tit bruit :
Trop d’malheur !.
Et ça crie,
Là tout près.
Il me semble
Que ça tremble
Comme exprès.

Est-ce un rêve ?
Un cauch’mar ?
Qui sans trève
Redémarre ?
Oh ! E.T.*
T’en supplie :
Que finisse
Ce supplice !

Ta fusée
Va s’poser,
M’arracher
À ce noir
Désespoir,
Nous cacher
Loin d’ici.
Vite! E.T.*

J.A.