Rimaillade

Jolie Rama
Sur un gradin perchée
(Gradin d’assemblée…
Gradin de stade…)
Tenait en ses mains
Bien serrées
Son maroquin.
Un gredin de Renard,
Par ce corps beau
Alléché…
(Un corps beau
À croquer !)
Lui tint à peu près ce langage :
« Que vous êtes jolie !
Vue d’en m’bas,
Que vous me semblez m’Bo !
Descends donc !
Nous danserons
Le mam’bo.
Et ton maroquin,
Pas d’chagrin,
Tu l’gard’ras,
J’en f’rai  pas
Plein de rage
Un fromage… »

Puis ainsi
Le rossard causit :
« Sans ment’rie
Si votre ramaillade
Se rapporte à votre plumaillade
Vous êtes le phénix
De mes minix
Et des hôtes
De mes champs
(Élysées).»
À ces mots
Si bien dits
(À ses maux
Pressentis),
Rama ne ressent pas de joie,
En perd même la voix
Et ferme son joli bec,
Se retient,
N’en pense pas moins
« Rien de neuf ! »
Comm’ Titeuf :
«Même pô peur ! »
« Pas si ‘rô qu’ça ! ».

Et de ses menues mains
Elle tient bien
L’maroquin
Tant elle craint
Le coquin.
(«Grand pendard !
Dit Voltaire).
Et elle pense :
« Par prudence
Mieux vaut m’taire !»
À ses mots
Devinés
Il jura,
(Mais un peu tard),
« Nom d’un pétard ! »,
Qu’on ne l’y prendrait plus.

La petite Pléyade